Généralités

Questions / Réponses

Sur l’ensemble d’un parc éolien, il est possible que certaines éoliennes tournent et d’autre pas. A quoi est du ce phénomène ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer l’arrêt d’une partie du parc éolien :

  • pour une maintenance prévue ou suite à une panne sur une ou plusieurs éoliennes

  • dans un objectif de réduire au maximum l’impact environnemental sur des espèces particulières : par exemple dans le cas d’une activité intense de chauve-souris sur une période donnée ou lors de passages migratoires,  un arrêté préfectoral peut prévoir le bridage de tout ou partie d’un parc éolien, nécessitant l’arrêt temporaire de certaines éoliennes.

  • dans le cas d’un gisement en vent particulier : lorsque le vent passe dans une éolienne, il subit des turbulences. Il est indispensable de laisser plusieurs centaines de mètres entre deux éoliennes pour permettre au vent de retrouver une linéarité et d’éviter au maximum des « effets de sillage » qui diminuent le productible et altèrent les éoliennes.

Néanmoins, il arrive que la vitesse de vent soit suffisante pour faire tourner les premières éoliennes d’un parc éolien, mais que les effets de sillages diminuent la force du vent ;  il n’est alors plus assez puissant pour mettre en mouvement les éoliennes suivantes.

Moins de bruit qu’une conversation à voix basse

Echelle du bruitLes éoliennes émettent un bruit de fond, principalement des basses fréquences entre 20 Hz et 100 Hz. Ce bruit est dû à des vibrations mécaniques entre les composants de l’éolienne et au souffle du vent dans les pales. À 500 mètres de distance (distance minimale entre une éolienne et une habitation), il est généralement inférieur à 35 décibels : c’est moins qu’une conversation à voix basse. À 1km de distance, on descend à 20 décibels.

Les éoliennes sont aussi à l’origine d’infrasons. Les campagnes de mesures de bruit réalisées récemment par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) montrent que ces infrasons sont émis à des niveaux trop faibles pour constituer une gêne et encore moins un danger. À titre de comparaison, les infrasons émis par notre organisme (battements cardiaques ou respiration) et transmis à notre oreille interne sont plus intenses que ceux émis par les éoliennes.

Source : Le défi éolien en 10 questions (ADEME, octobre 2021)

 

La réglementation française figure parmi les plus protectrices en ce qui concerne les effets sanitaires des éoliennes et permet d’assurer un niveau élevé de protection des riverains et de l’environnement tout au long de l’exploitation de l’installation.

Le régime des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) fixe des niveaux d’émergences sonores à ne pas dépasser (5 décibels le jour et 3 décibels la nuit).

De plus, des plans de bridage peuvent être mis en place. Ils permettent de programmer l’arrêt ou le ralentissement des éoliennes sur des jours et horaires précis, pour rester sous les seuils acoustiques réglementaires.

En phase d’exploitation du parc, une nouvelle campagne acoustique doit être menée par l’exploitant du parc afin de vérifier que les niveaux sonores réels sont conformes à la réglementation. Si ça n’est pas le cas, un plan de bridage doit être mis en place.

Source : Questions-réponses – L’énergie éolienne terrestre (SER, 2017)

Les éoliennes sont aussi à l’origine d’infrasons, mais les campagnes de mesure du bruit réalisées par l’ANSES* montrent que ces infrasons sont émis à des niveaux trop faibles pour constituer une gêne et encore moins un danger. A titre de comparaison, les infrasons émis par notre organisme (battements cardiaques ou respiration) et transmis à notre oreille interne sont plus intenses que ceux émis par les éoliennes.

*ANSES : Agence Nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

Source : Le défi éolien en 10 questions (ADEME, octobre 2021)

Première cause : un vent absent, trop faible ou trop fort
 
Un vent inférieur à 10 km/h est insuffisant pour faire démarrer et tourner une éolienne. À l’inverse, un vent trop fort entraîne son arrêt, de manière à éviter tout risque de casse des équipements et minimiser leur usure. Ces arrêts pour cause de vents forts sont peu fréquents en France métropolitaine et sont souvent automatisés : ils ne dépassent pas 10 jours par an et par éolienne.

Pendant sa période de fonctionnement, une éolienne tourne à différentes vitesses en fonction de la force plus ou moins importante du vent. En un an, elle produit autant d’électricité que si elle avait tourné 25 % du temps à puissance maximale en moyenne (ce chiffre est de 26,35% en 2020). C’est ce qu’on appelle le facteur de charge ou le taux de charge.

De courts arrêts sont nécessaires pour la maintenance
Une éolienne peut être mise volontairement à l’arrêt pendant de courtes périodes pour réaliser des opérations de maintenance. Cette indisponibilité ne représente que 1,5 % du temps, soit environ 5 jours par an.

UNE ÉOLIENNE PRODUIT DE L’ÉLECTRICITÉ 75% À 95% DU TEMPS EN MOYENNE

Source : Le défi éolien en 10 questions (ADEME, octobre 2021) 

Les impacts des parcs éoliens sont spécifiques à chaque projet en fonction des milieux naturels et humains dans lesquels ils évoluent.

Les effets d’un parc éolien peuvent se produire pendant les travaux de construction (terrassement, renforcement de chemins, bruits de chantier…), pendant l’exploitation des éoliennes (rotation des pales, présence des éoliennes…) et leur démontage (passage d’engins…). Ces effets peuvent être directs, indirects, temporaires, permanents, de courte, moyenne ou longue durée.

Pour chaque projet, une étude d’impact analyse ces effets potentiels au regard des particularités des espèces présentes sur le site envisagé ou à proximité (comportement, habitudes de déplacement, alimentation, nombre d’individus, types d’habitats), afin de déterminer les impacts potentiels.

Pour adapter le projet éolien au mieux et le plus tôt possible, l’analyse des impacts potentiels permet, suivant la doctrine publique « Éviter-Réduire-Compenser » de définir les mesures de nature à :

  • Éviter les impacts : choix du site, localisation précise des éoliennes, des zones de travaux, périodes des travaux (hors des périodes de nidification, par exemple) ;
  • Réduire les impacts : diminuer l’espace occupé dans des milieux naturels, positionner les éoliennes pour éviter de faire obstacle aux déplacements des espèces, reconnecter des réseaux de haies…
  • Compenser les impacts dans le cas où les mesures d’évitement et de réduction des impacts ne seraient pas suffisantes : des mesures de compensation sont mises en place et peuvent, par exemple, consister à créer ou restaurer des milieux d’intérêt écologique.

Les porteurs de projets éoliens travaillent avec les associations environnementales, afin d’étudier la sensibilité environnementale de la zone envisagée pour leur projet lors de l’étude d’impact préalable à la délivrance de l’autorisation d’exploiter par le Préfet. Les résultats de ces études permettent de déterminer l’implantation la plus adaptée des éoliennes et leur disposition.

Un suivi environnemental (dont le protocole a été élaboré par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire en lien avec la LPO, la SFEPM et la profession éolienne) est également mis en place pendant les trois premières années de fonctionnement du parc, puis tous les dix ans.

Enfin, afin d’assurer une intégration environnementale de qualité des parcs éoliens en France, les associations professionnelles, la LPO, l’ADEME ainsi que le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire ont mis en place, depuis plus de 10 ans, le Programme national éolien-biodiversité.

Source : Questions-réponses – L’énergie éolienne terrestre (SER, 2017)

 

Un faible danger pour les oiseaux et les chauves-souris

Avant d’implanter un parc éolien, des études sont réalisées pour analyser le comportement des oiseaux et des chauves-souris. Ce comportement est pris en compte pour définir la zone d’implantation des éoliennes. L’installation doit se faire hors des couloirs de migration ou des zones sensibles pour les oiseaux nicheurs, comme les zones de nidification. Il existe par ailleurs des systèmes qui arrêtent ou ralentissent la rotation des éoliennes en période de forte activité des chauves-souris (comme le système Chirotech par exemple).

Avant d’implanter un parc éolien, une équipe d’experts naturalistes indépendants (experts botaniste, ornithologue et chiroptérologue) mènent des inventaires sur la zone de projet durant un cycle biologique complet. A l’issue de ces prospections, les sensibilités de la zone par rapport aux populations faunistiques et floristiques sont définies et prises en compte lors des choix d’aménagement du projet.

Les résultats des expertises sont fournis intégralement lors de l’enquête publique du projet éolien (Annexes de l’Étude d’impact sur l’environnement).

Tous les parcs éoliens font l’objet d’un suivi régulier de la mortalité de ces espèces. Des travaux sont actuellement menés par l’ADEME en partenariat avec l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, la Ligue de Protection des Oiseaux et le Muséum National d’Histoire Naturelle afin de réduire encore le taux de mortalité des oiseaux et des chauves-souris.

Source : Le défi éolien en 10 questions (ADEME, octobre 2021)

 

De façon générale, les études statistiques montrent que les collisions avec les éoliennes restent un facteur de mortalité des oiseaux très faible, loin derrière les baies vitrées, le réseau routier ou le réseau électrique.

Source : Ligue de Protection des Oiseaux, Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune, juin 2017)

Les paysages naturels sont déjà largement modifiés par l’urbanisation, les routes, les industries… Avant d’installer un parc éolien, les développeurs tiennent compte des particularités du territoire et de l’avis des populations et des collectivités pour que les éoliennes s’intègrent dans le paysage, comme d’autres infrastructures nécessaires (lignes électriques, châteaux d’eau…). Les organismes chargés de la protection du patrimoine, de la nature et/ou de l’architecture sont généralement consultés en amont de la demande d’autorisation par les porteurs de projets. Pour faciliter le travail des experts, des développeurs et des collectivités, l’ADEME soutient l’École Nationale Supérieure des Paysages Versailles Marseille dans le développement d’un outil pour mieux visualiser les spécificités paysagères et énergétiques des territoires.  

Source : Le défi éolien en 10 questions (ADEME, octobre 2021)       

Pour être autorisées, les éoliennes doivent respecter deux régimes principaux : le droit de l’urbanisme et le droit de l’environnement, en particulier les règles applicables aux installations industrielles, dénommées Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).

Les éoliennes sont des ICPE et, à ce titre, soumises à un régime d’autorisation dès lors que la hauteur du mât est supérieure ou égal à 50 m.

Lorsqu’un projet est déclaré conforme à la réglementation en vigueur, compatible avec la sensibilité de l’environnement, la protection de la santé et la sécurité publique, le Préfet délivre une autorisation après instruction par les services administratifs, avis de l’Autorité environnementale et d’autres organismes (Agence régionale de santé, par exemple), enquête publique et passage devant la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites (CDNPS).

L’instruction et l’enquête publique se font sur la base d’un dossier de demande constitué :

  • d’une étude d‘impact environnemental du projet sur le milieu naturel (les écosystèmes, la faune, la flore, les habitats naturels, …), le milieu physique (la géographie, la topographie, l’occupation du sol, …), le milieu humain (les activités humaines, les transports, les sites, les monuments, le patrimoine archéologique…) et le paysage ;
  • d’une étude de dangers, qui expose les risques que peut présenter l’installation, en cas d’accident, pour la commodité du voisinage, la santé, la sécurité, la salubrité publique, la protection de la nature, de l’environnement et des paysages (que la cause de l’accident soit interne ou externe à l’installation).

En plus des règles générales prévues par le code de l’environnement, le code de l’urbanisme, le code forestier, le code de l’énergie, le code de l’aviation civile (et l’ensemble des réglementations susceptibles de s’appliquer à un projet particulier), des contraintes spécifiques de conception, de construction, d’exploitation et de démantèlement des éoliennes sont fixées par l’Arrêté ministériel du 26 août 2011.

Source : Questions-réponses – L’énergie éolienne terrestre (SER, 2017)

De multiples facteurs peuvent avoir un impact sur la valeur d’un bien, tels que l’attractivité de la commune et de sa région, le dynamisme économique, etc. Plusieurs études ont démontré que la présence d’éoliennes n’a pas d’impact sur le marché immobilier local. Une étude réalisée en 2010 dans les Hauts-de-France avec le soutien de la Région et de l’ADEME conclut que, sur les territoires concernés par l’implantation de deux parcs éoliens, « le volume des transactions pour les terrains à bâtir a augmenté sans baisse significative en valeur au m² et le nombre de logements autorisés est également en hausse ».

L’exploitation d’un parc éolien génère des retombées économiques et fiscales pour la collectivité, à travers la Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties (TFPB), la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE), la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) et l’Imposition Forfaitaire pour les Entreprises de Réseau (IFER) qui remplacent la taxe professionnelle. Ces recettes fiscales permettent à la collectivité d’améliorer le cadre de vie des habitants, participant à l’attractivité du secteur.

Source : Questions-réponses – L’énergie éolienne terrestre (SER, 2017)


Plus récemment, l’Agence de la Transition Ecolgique a publié en juin 2022 une nouvelle étude sur l’impact d’un parc éolien sur l’immobilier.

Les résultats de l’étude sont sans équivoque : « l’impact de l’éolien sur le marché immobilier est nul pour 90% des maisons vendues, et très faible pour 10% d’entre elles ».

Dans le détail, l’impact très faible (-1,5%) d’un parc éolien est similaire à celui d’infrastructures classiques comme les pylônes électriques ou les antennes téléphoniques.

L’enquête de terrain a été menée auprès de 124 riverains répartis dans quatre régions métropolitaines de France et habitants une des 20 communes sélectionnées pour se trouver à moins de 5 km d’une éolienne. Il en résulte notamment que seulement 3 % des sondés citent la présence de ces installations comme un facteur de dévalorisation de leur bien.

Plus d’informations

Une éolienne produit de l’électricité à partir d’une source renouvelable, inépuisable et propre : le vent. Les effets des éoliennes sur l’environnement s’analysent lors des cinq phases de leur cycle de vie, d’environ 25 ans pour les plus récentes : fabrication, transport, installation sur site, exploitation et activités de maintenance, démantèlement.

L’émission de polluants atmosphériques (gaz à effet de serre, autres gaz, particules et composés organiques volatiles), émis pendant les phases de la fabrication à l’installation d’une éolienne, est intégralement compensée en moins de 12 mois de fonctionnement. En France, le taux d’émission de l’éolien terrestre sur l’ensemble de sa durée de vie est de 12,7gCO2  eq/kWh contre 87gCO2  eq/kWh en moyenne pour l’ensemble du parc électrique.

Sur notre territoire, cette énergie a déjà permis d’éviter l’émission de près de 65 millions de tonnes équivalent C02 entre 2002 et 2015. En 2015, près de 12 millions de tonnes équivalent C02 ont été évitées, soit l’équivalent des émissions de 7 millions de véhicules.

Ce moyen de production d’énergie est aussi particulièrement économe en eau contrairement aux installations de production électrique conventionnelles. Au moment de son démantèlement, les différents composants de l’éolienne sont pris en charge par des filières de valorisation des matériaux, notamment pour le recyclage des différents aciers, des matériaux composites, ou encore du béton des fondations. Les producteurs d’électricité d’origine éolienne ont par ailleurs obligation de prévoir, dès le développement du projet, des garanties financières relatives au démantèlement du parc et à la remise en état du site.

Source : Questions-réponses – L’énergie éolienne terrestre (SER, 2017)

Les terres rares, également appelées métaux rares, sont généralement des sous-produits d’extraction d’autres minerais qui, eux, revêtent un intérêt stratégique très élevé du fait de leurs propriétés spécifiques. Ils sont utilisés dans des secteurs industriels très divers tels que l’optique, la chimie, la mécanique, les hautes technologies et les télécommunications.

Les propriétés magnétiques du néodyme et du dysprosium confèrent à ces deux métaux un intérêt particulier dans l’industrie électrique, où ils sont notamment utilisés lors de la fabrication des aimants permanents. Ces derniers sont nécessaires à la fabrication de certains moteurs électriques ou alternateurs.

Aujourd’hui, seulement 10% des éoliennes implantées en France utilisent des aimants permanents.

Source : Questions-réponses – L’énergie éolienne terrestre (SER, 2017)

L’exploitant du parc éolien a l’obligation de démanteler son installation et de remettre en état le site au terme de l’exploitation (article L.553-3 du Code de l’Environnement). Le démantèlement consiste à démonter les éoliennes et les postes de livraison, à araser la fondation puis à les remplacer par de la terre semblable à celle présente à proximité. Les aires de grutage et les accès créés pour le parc éolien sont également décaissés et remplacés par de la terre, sauf si le propriétaire du terrain souhaite les conserver.

Afin de couvrir une éventuelle faillite de la société d’exploitation, une garantie financière est obligatoirement constituée par l’exploitant avant le début de la construction (arrêté du 22 juin 2020, faisant suite aux arrêtés des 6 novembre 2014 et 26 août 2011). Celle-ci s’élève à hauteur de 50 000 € par éolienne et 10 000€ par MW supplémentaire, ce qui correspond, d’après les estimations des constructeurs, au montant du démantèlement d’une éolienne mât acier après revalorisation (revente des matériaux recyclés). L’exploitant doit réactualiser tous les cinq ans le montant de la garantie financière. À compter dans l’opération la revente sur le marché d’occasion d’un certain nombre de composants ou de parties de l’éolienne démantelée ce qui permet également de financer le démantèlement. 

L’acier et le béton (90 % du poids d’une éolienne terrestre), le cuivre et l’aluminium (moins de 3 % du poids) sont recyclables à 100 %.

Les pales, constituées de composite associant résine et fibres de verre ou carbone (6 % du poids de l’éolienne), sont plus difficiles à recycler. Des travaux de recherche sont conduits pour améliorer leur conception et leur valorisation. Parmi les solutions en cours d’optimisation : utiliser le composite comme combustible en cimenterie, le broyer et l’incorporer dans des produits BTP (matériaux de construction du bâtiment) ou encore récupérer les fibres de carbone par décomposition chimique à très haute température (pyrolyse).

Source : L’éolien en 10 questions (ADEME, avril 2019)