Le projet éolien de Nancray

Etudes règlementaires

Un projet éolien nécessite au minimum une année de développement, pour permettre d’étudier le terrain et les espèces présentes sur les quatre saisons. En parallèle, des études techniques et paysagères sont réalisées.

Les résultats et l’analyse des données recueillies permettent ensuite de définir l’emplacement précis des éoliennes. Elles sont intégralement consignées dans le dossier global de l’étude d’impact du projet, sur la base duquel les services de l’Etat évalueront la faisabilité et la pertinence du projet ; en regard avec le contexte local et la stratégie énergétique actuelle.

L’ensemble de ces études sont disponibles lors de l’enquête publique, organisée par les Services de l’Etat.

Ces études sont réalisées par des bureaux d’experts indépendants, et le coût est intégralement pris en charge par Opale Energies Naturelles.

Les études environnementales

Les études environnementales permettent d’établir un état initial de la zone de projet. Elles s’appuient sur des connaissances existantes issues de la bibliographie et sur des observations de terrain effectuées à partir de protocoles spécifiques décrits par les services de l’État. Elles permettent d’identifier les sensibilités du site, liées à sa biodiversité, et de les prendre en compte dans la conception du projet.

Les études environnementales s’intéressent notamment :

  • à l’avifaune (oiseaux) ;
  • aux chiroptères (chauve-souris) ;
  • à toute autre faune (mammifères, amphibiens, insectes) ;
  • à la flore et aux habitats naturels.

Dans le cadre du Projet éolien de Nancray, c’est la société Envol Environnement qui est chargée de réaliser ces études. Trente journées d’observations ou de prélèvements sur le terrain sont déjà prévues.

Les différentes phases du cycle biologique des oiseaux sont étudiées.

Hivernage :

Les experts inventorient les espèces fréquentant le territoire d’étude en période hivernale et déterminent si la zone de projet et/ou ses alentours constituent une zone d’hivernage d’importance pour les oiseaux. En effet, de nombreuses espèces sont grégaires en hiver et se regroupent en dortoir et en zone de nourrissage. Les mouvements potentiels entre le site de projet et ces zones sont également analysés.

Migrations :

Des observations régulières sont effectuées en période migratoire, au printemps et à l’automne. Elles sont faites depuis des secteurs dégagés autour de la zone de projet et permettent d’identifier d’éventuels axes de circulation préférentiels ou secteurs de halte migratoire. Les espèces de passage ainsi que leur nombre sont pris en compte et permettent de définir l’ampleur des enjeux liés aux migrations.

Nidification :

Les prospections concernant les oiseaux nicheurs se basent sur des observations directes (jumelles ou longue vue), et s’appuient également sur la connaissance des chants, de la biologie des espèces, de leurs habitats et de leurs comportements.

Des protocoles spécifiques permettent de repérer la présence éventuelle de rapaces et grands échassiers (cigognes, busards, milans, bondrée, faucons, etc…) qui ont une sensibilité plus élevée à l’éolien et d’identifier leurs potentiels sites de nidification.

Les rapaces nocturnes (chouettes, hiboux etc…) sont également recherchés.

Ces études sont réalisées grâce à des appareils détectant les ultrasons. Ces enregistrements permettent d’identifier les espèces (grâce à leurs cris) et de quantifier leur activité. Les études sont menées à la fois au sol, au niveau de la canopée et en altitude, à hauteur des pales, avec un appareil placé sur le mât de mesure du vent.

Les chauves-souris n’occupent pas les mêmes lieux de vie toute l’année. Pour réaliser un inventaire complet des espèces présentes sur le territoire d’étude, l’expertise chiroptérologique est réalisée sur trois saisons d’activité :

  • en période printanière : migration et déplacement vers les gîtes ;
  • en période estivale : mise-bas, élevage des jeunes ;
  • en période automnale : rassemblements automnaux et déplacement vers les gîtes d’hibernation.

Cet inventaire vise à caractériser et décrire l’activité chiroptérologique locale et la fonctionnalité de la zone pour les espèces présentes (chasse, déplacements, zone de repos ou de gîte, etc.).

La présence des autres groupes faunistiques – amphibiens, reptiles, mammifères terrestres et insectes – est également recherchée. Leurs comportements et leur utilisation du territoire sont analysés.

Un inventaire de la flore et des habitats naturels présents sur l’ensemble de la zone d’étude est réalisé. Toutes les parcelles et les chemins de la zone d’étude sont visités, avec une vigilance plus particulière sur les zones les plus susceptibles d’abriter des habitats ou des espèces à valeur patrimoniale.

Les études techniques

Les études techniques comprennent plusieurs volets, dont notamment :

  • le raccordement
  • le gisement en vent
  • l’acoustique
  • les accès
  • l’étude de dangers
  • les contraintes et servitudes présentes sur site (aviation civile et militaire, radars, faisceaux hertziens, lignes électriques, etc.),
  • l’étude de terrain (topographie, pente, etc.).

L’électricité produite par un parc éolien est injectée sur le réseau électrique national. Il est donc nécessaire qu’un poste source haute tension soit disponible à proximité du projet, à une distance raisonnable. Il doit également disposer d’une capacité de transformation disponible pour accueillir l’énergie produite par les éoliennes.

La capacité d’accueil réservée aux énergies renouvelables sur les différents postes de transformation est gérée à l’échelle régionale. Elle est définie par le Schéma Régional de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables (S3REnR).

Dans le cadre du projet éolien de Nancray, deux options de raccordement sont possibles, sur le poste source situé aux Prés de Vaux ou sur le poste source de Palente. Dans une logique de consommation de l’énergie en circuit-court, nous privilégierons le raccordement le plus proche.

Dès le stade de pré-faisabilité d’un projet, des données issues de différentes sources : des stations locales Météo-France, des données mondiales VORTEX … sont compilées et corrélées afin d’avoir un premier estimatif du potentiel en vent d’un site. Estimé à 6.3 m/s, le gisement en vent du site de Nancray semble propice au développement d’un projet éolien.

La zone d’études est, en outre, bien orientée par rapport aux vents dominants de sud- sud-ouest et nord-nord-est.

Mât gisementPour définir plus précisément la vitesse et les directions de vent, un mât de mesure anémométrique est installé sur la zone de projet. La parcelle d’accueil du mât de mesure a été définie en fonction de contraintes techniques et à l’issue d’une concertation avec l’ONF. Le mât devrait rester en place pendant la durée du développement et de l’instruction du projet, soit à minima 3 ans. D’une hauteur de 130 m, ce mât de mesure est équipé de 7 anémomètres et d’une anémogirouette, répartis à différentes hauteurs, qui permettent de mesurer les caractéristiques précises du gisement éolien local (vitesse, direction, turbulence, densité de l’air…). Ces données sont ensuite corrélées à celles de la station météo la plus proche afin d’estimer le gisement éolien sur les 30 ans de la durée de vie du parc.
L’analyse de ces mesures permettra d’affiner le potentiel éolien du site et de guider dans le choix des emplacements précis des éoliennes et de leur gabarit.

Contexte réglementaire

Les émissions acoustiques d’un parc éolien sont encadrées réglementairement par l’arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent. La réglementation française concernant l’acoustique est la plus contraignante à l’échelle de l’Europe.

L’impact acoustique d’un parc éolien est défini à partir du niveau de bruit existant sur les lieux de vie. L’écart entre le niveau de bruit initial et le niveau de bruit avec les éoliennes est appelé l’émergence.

Au-delà de 35 dB(A), les émissions sonores liées aux éoliennes doivent respecter une émergence maximale de 5 dB(A) le jour, et 3 dB(A) la nuit.

Principe de l’étude acoustique

L’étude acoustique consiste d’abord à mesurer les niveaux de bruit initiaux pour les lieux de vie les plus exposés, et selon les différentes vitesses et directions de vent. Ensuite, une modélisation numérique permet de calculer le bruit dans ces lieux de vie avec les éoliennes pour s’assurer que celui-ci respecte les seuils réglementaires. Cette simulation tient compte des caractéristiques techniques des éoliennes ainsi que de la topographie et la végétation du site.

Adaptation du projet en fonction des résultats

Un risque de dépassement est parfois identifié pour certaines conditions de vitesse et de direction de vent. Le projet prévoit alors les solutions techniques qui permettent de limiter le bruit produit par les éoliennes : lorsque les conditions de vitesse et de direction de vent identifiées comme problématiques sont réunies, les éoliennes sont bridées, c’est-à-dire qu’on limite la vitesse de rotation des pales.

L’étude acoustique permet d’anticiper les éventuelles problématiques de bridage, et de prendre en compte leur incidence sur la production électrique du parc, et donc sur l’économie du projet. Elle permet ainsi de confirmer la faisabilité du parc éolien et de définir un cahier des charges concernant les caractéristiques acoustiques des machines.

Contrôle après la construction

À noter qu’une mesure des niveaux de bruit est également organisée après l’installation des éoliennes. Cette étude est réalisée aux frais de l’exploitant, et permet de vérifier que les seuils d’émergence réglementaires sont respectés.

L’étude paysagère permet d’identifier les enjeux paysagers et patrimoniaux du site. L’implantation des éoliennes est ensuite travaillée de manière à être visuellement harmonieuse et cohérente avec les lignes du relief, en privilégiant les points de vue des principaux lieux de vie ainsi que des lieux emblématiques.

État des lieux du paysage actuel

L’état initial du paysage est étudié dans toutes ses spécificités – géographique, patrimoniale, historique, humaine, écologique – afin de comprendre les fondements et les enjeux paysagers du territoire. Elle est réalisée à deux échelles :

  • périmètre éloigné : étude à échelle large pour comprendre le contexte paysager, sa composition et structure (occupation du sol, unités paysagères…) et ses sensibilités patrimoniales (sites UNESCO, paysages emblématiques, etc…).
  • périmètre rapproché (local) : étude fine du cadre de vie et des perceptions proches depuis les villages et les hameaux à proximité, ainsi que des sensibilités patrimoniales et culturelles (Monuments historiques et Sites, Sites Paysagers Remarquables, etc…).

 

Évaluation de l’impact visuel du projet

Les différents scénarios d’implantation des éoliennes qui sont définis à l’issue de l’ensemble des études techniques et environnementales sont également évalués selon le prisme de leur insertion paysagère.

Une modélisation informatique permet de définir les zones d’influence visuelle du parc éolien : on détermine les zones depuis lesquelles le parc est visible, en tenant compte des masques visuels constitués par le relief, la végétation et le bâti.

Les incidences visuelles de chaque scénario sont évaluées depuis les principaux secteurs à enjeux définis précédemment, notamment par des photomontages. Le scénario final est celui qui répond le mieux à l’ensemble des critères paysagers d’appréciation.